Alternative

Un espace pour un projet d'alternative

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Les rencontres de l'Atelier de Montluçon ont commencé le 21 septembre. Auparavant une réunion d'orientation pour l'année 2016-2017 a eu lieu dont est issu le texte ci-dessous. Le programme d'automne des rencontres est ici.

Saison 2016-2017 - Texte d'orientation

Ce que porte le sens de notre démarche avec les " Rencontres de l’Atelier ", ce que porte nos échanges et nos débats, c’est le processus par lequel une société se ressaisit elle-même.

En ce sens, il semble, particulièrement en ce moment qu’une idée avance, c’est la conviction que personne ne viendra nous sortir de la si dure réalité qu’est la nôtre, sinon nous-mêmes.

Reprendre son autonomie, sa capacité d’agir, penser ce qui n’a pas encore été pensé.

Dès lors, il apparaît de plus en plus que l’intelligence collective devient un atout majeur.

En nombre de lieux, commencent à émerger des pensées et des actions qui sont autant d’envie de se projeter vers autre chose. Comme une recherche, certes encore tâtonnante et limitée, d’un autre devenir, d’une autre société. Nous vivons des moments importants, comme une accélération. Des moments qui ouvrent des espaces pour « toutes les curiosités et tous les problèmes de notre temps » comme le proclamait Jean Jaurès.

N’y a–t-il pas un réveil de la contestation ? Des colères qui sortent des poitrines ? D’heureux questionnements collectifs ? Une réaction citoyenne, civique, profonde et organisée ?

La conscience collective n’est-elle pas là, renaissant, revivant et à portée de mains ?

Nous vivons des " jours de colère " avec les luttes contre la destruction des droits des travailleurs, dans le secteur privé comme dans le secteur public.

Ces actions posent des questions, expriment des aspirations qui vont au-delà du droit du travail, prenant en compte l’ensemble des droits des travailleurs, droits sociaux en général, droits dans la gestion de l’entreprise.

Nous vivons des " nuits debout " qui peuvent marquer le début d’une mobilisation à la française pour un autre monde qui, sans en exagérer la portée, sans préjuger de ce que seront les temps à venir, font naître chez chacun d’entre nous un formidable espoir. Celui d’un peuple conscient, redressant la tête, uni et déterminé afin de reprendre son destin en mains, de se tenir debout face au pouvoir de la finance, debout pour ouvrir son propre chemin, ne plus subir mais proposer, décider de façon collective.

On voit déjà se multiplier les initiatives pour inventer, expérimenter et diffuser, ici et maintenant, des solutions concrètes aux problèmes d’aujourd’hui tout en s’efforçant de relever les défis de l’avenir. On voit se bâtir sans plus attendre, les prémices d’un autre monde, un monde plus désirable, plus juste, plus respectueux des libertés personnelles, plus convivial et surtout plus durable, un monde que l’on aurait envie de transmettre à nos enfants.

Face au monde ancien qui se défait sous leurs yeux, des citoyens ont déjà commencé d’en construire un nouveau. C’est ainsi que des salariés reprennent en mains leurs entreprises condamnées. C’est ainsi que des chercheurs construisent des communautés d’égaux, refusant toute appropriation privée de leur brevet, échangeant en permanence le fruit de leurs recherches. C’est ainsi que des citoyens ont construit le commerce équitable, moyens d’échange où le producteur et ses besoins sont pris en compte par les consommateurs dans un rapport où tout le monde est gagnant.Cependant malgré ces postures, ces choix, ces actions porteuses d’un autre devenir humain, n’ayons aucun doute : le capitalisme et ceux qui agissent pour son compte savent d’expérience tirer parti, à leur profit, de toute situation, de tout événement, de toute opportunité.

Peut-on douter un seul instant qu’il n’en sera pas ainsi à l’occasion de la prochaine consultation électorale qu’est l’élection présidentielle, élection conçue dès son origine, pour que rien ne change dans la société ? Ils le feront s’ils ne rencontrent pas d’opposition fondamentale en utilisant toutes les procédures, toutes les forfaitures et opportunités politiques d’où qu’elles viennent. Ils le feront d’autant plus si aucun projet de société alternative ne leur est opposé.

C’est ce qui s’est passé avec l’élection de 2012.

Qui aurait dit, quatre ans après le résultat de cette élection, que le capitalisme et la finance apparaîtraient de plus en plus, au grand jour et sans entrave, pour ce qu’ils sont : une société sans foi ni loi où s’étend sans relâche la plaie déjà béante des injustices sociales.

Et dire que l’on ose, dans de larges milieux politiques, nous présenter cette situation comme le seul monde possible.

Mais il est une autre forme de destruction plus subtile, celle qui s’attaque à l’esprit humain et c’est une des plus redoutables. Nous vivons une véritable guerre idéologique avec la tentative d’enfermement du monde derrière l’écho assourdissant consistant à faire croire qu’il n’existe pas d’alternative possible.

Qui peut douter un seul instant que les tenants de la société actuelle ne mettront pas tout en œuvre pour que l’élection présidentielle de 2017 ne soit surtout pas l’occasion d’un révolutionnement de cette si dure réalité mais avant tout une poursuite aggravée des mêmes choix ?

Qui peut douter qu’une véritable police de la pensée et de la parole ne va pas insidieusement redoubler d’intensité au cœur de la campagne électorale ?

Qui peut douter que les forces politiques qui veulent nous interdire de penser et d’agir en citoyens libres et responsables ne vont pas décupler d’énergie ?

Face à ce rouleau compresseur visant à nous interdire tout autre choix pour améliorer la vie, des réactions contrastées se font jour. L’abattement et le renoncement habitent nombre d’entre nous.

Mais tout un chacun peut constater que déjà des questions importantes se posent à l’égard de cette consultation.

Que fait-on de cette présidentielle ? Doit-on désormais renoncer ? Ou doit-on attendre l’homme providentiel ?

Nous attaquons-nous, nous les citoyens, à subvertir la règle du jeu poussant au plein pouvoir d’un seul et où le peuple, ses avis et ses espérances sont toujours méprisés.

Mais comment s’y prendre pour exprimer ce que nous voulons ? Comment faire pour que soit entendu notre espérance de changement pour améliorer nos vies ? Quelles propositions formuler pour se faire entendre ?

ICI APPARAÎT L’ EMPREINTE FORTE DE NOTRE NOUVELLE SAISON.

L’Atelier, espace citoyen, pour comprendre, analyser et proposer ne se tiendra pas en dehors de cette confrontation qui va opposer les tenants de la poursuite et de l’aggravation des mêmes choix au peuple dans son ensemble qui souffre et qui espère. Il va de soi que l’Atelier ne s’inscrira pas dans les choix d’un groupe politique pas plus dans ceux d’un candidat.

Mais plus que jamais, dans un moment important pour la vie du pays, l’Atelier, sa saison 2016-2017 se situera au cœur de l’actualité que sera cette élection présidentielle. Plus que jamais, il se voudra un lieu, un espace d’élaboration. Nos rencontres viseront à nourrir un projet alternatif à ce que nous subissons en vue d’un changement profond en France.

Plus que jamais notre emblème " En commun, nous pouvons changer la société " va s’inscrire dans une réalité des prochains mois.

Aux tenants de la théorie visant à nous faire croire qu’on ne peut rien changer, nous opposerons d’autres choix que nous élaborerons avec les citoyens et que nous mettrons à leur disposition.

Chacune, chacun peut donc, en toute liberté, nous rejoindre, participer avec son approche à nos échanges. Ensemble, nous projetterons dans les débats des interrogations, des idées et des propositions qui risquent fort d’y avoir peu de place, sinon aucune.

Par exemple, nous dirons comment se fait-il que la France, terre de richesse et de révolte soit complètement à la traîne pour la seule innovation qui soit réaliste : l’innovation sociale ?

Peut-il exister un monde sans capitalisme et sans la finance qui écrasent tout, un monde sous la bannière du partage, de l’égalité et de la planète respectée ?

Peut-on faire vivre l’entreprise, produire utile et sain sans les capitaux, sans actionnaire et leurs énormes dividendes et avec des travailleurs propriétaires et en position pour diriger l’entreprise ?

Peut-on faire face au préoccupant changement climatique en restant dans le système capitaliste ?

Peut-on manger sain avec des produits du pays, grâce à une agriculture familiale et de proximité ?

LA SECONDE EMPREINTE, sans doute plus forte encore, car elle marquera, nous en sommes convaincus, le temps long, consistera à ce que l’Atelier prenne mieux en compte ce qui fait l’intelligence et le mouvement naissant du peuple et dont nous avons dit qu’il s’agissait " d’un atout majeur ". Nous disons que cette intelligence du peuple trouve sa source et sa force dans la diversité des pensées progressistes.

Nos " Rencontres de l’Atelier " s’emploieront à faire vivre cette diversité des pensées et des visions qui peuvent contribuer à donner plus de crédibilité aux possibilités de changer fondamentalement notre société.

Déjà, au fil de cette nouvelle saison, nous œuvrerons avec chacun des thèmes retenus, à faire vivre et à fédérer ces grands idéaux progressistes que sont l’alter mondialisme, le communisme, l’écologisme.... Tous nos matériaux de communication traduiront cette évolution marquante.

Nous avons la conviction que cette prise de hauteur des animateurs de l’Atelier contribuera à lui donner plus d’intérêt aux yeux de nos concitoyens.

Vous le voyez, l’Atelier essaie, encore et toujours, d’être cet arbre qui porte les graines d’un nouveau monde.

, 29 septembre 2016