Citoyenneté
Journée EmancipationS contre SégrégationS
© Stéphane Péniguel - 26 juin 2010
Claire Villiers n’est plus parmi nous.
Elle n’était pas communiste ; nous le sommes. Mais nous étions, en tous points, semblables. Ce qui nous parle, c’est le peuple. C’est pour qu’il puisse vivre et parler qu’elle a consacré toute sa vie. Nous partageons, avec elle, cette belle idée : citoyenneté, démocratie, droits naissent et fleurissent d’autant mieux que les plus humbles, les plus précaires, les plus en difficulté, les combattants du quotidien, les acteurs de la vie réelle et des mobilisations s’en mêlent, se rassemblent, rejettent les dominations, toutes les dominations et s’emparent aussi de la parole politique.
Personne n’était absent des préoccupations et des engagements de Claire : femmes, jeunes, étrangers, salariés, retraités… : c’est un monde populaire qu’elle façonnait à sa manière, du terrain, de la rue et de la cité, de l’entreprise jusqu’aux institutions telle celle du Conseil régional d’Île-de-France. Nous l’avons rencontré à tous moments et en toutes circonstances : sans défaillir, nous étions ensemble, encore dernièrement autour de la FASE.
Une femme bien, une femme qui compte dans l’histoire qui reste à mieux faire connaître : celle des combattantes et combattants de la vie, de l’égalité, de la solidarité, de l’humanisme, du changement vers une société meilleure et respectueuse de la dignité et des besoins de chacune et chacun.
Les communistes unitaires saluent avec émotion en Claire Villiers une de ces combattantes et ont une pensée chaleureuse pour sa famille, ses amis et camarades..
L’association des communistes unitaires. ACU
Ce qui vient au monde pour ne rien troubler, ne mérite ni égards ni patience
C'est par cette citation de René Char, que les parents de Claire Villiers ont invité à une cérémonie autour de Claire Villiers le 8 décembre. Laurent Lévy évoque quelques flocons de cette rencontre.
Flocons pour saluer Claire Villiers
Gros flocons de neige le huit
Décembre deux mille dix
Fragiles par millions qui tiennent bon
Prennent la rue occupent le terrain
Ce n’est pas un linceul qui recouvre la ville
Le cortège prendra du retard
L’Église de Colombes est pleine
Regards et voix silencieuses
« Celui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pas »
« C’est un joli nom camarade »
Visages recueillis amitiés partagées
Tant d’amour et tant de luttes
Tant de fraternité
Nous changerons ce monde
Et ce ne sera pas fini
C’est un meeting où l’on n’applaudit pas
Et Claire impose sa présence sous les fleurs
Et son sourire
À la lumière des bougies
Et son intelligence aux aguets
À chacune à chacun sa mémoire et ses mots
« Claire était épuisante ! »
C’est ce que rappelle l’un de nous
« On ne lâchera rien ! »
C’est la promesse d’une jeune femme
« Il arrive que dans les Églises même les prêtres aient la parole »
C’est ce que dit l’un des prêtres présents
Il connait bien son assistance
Elle n’était pas celle qui fait la leçon
Elle écoutait plutôt en cherchant à comprendre
Et pourtant nous n’oublierons pas
La claire leçon de Claire
Ni sa rage ni son refus
Et pendant ce temps là toutes les routes sont bloquées
Par ces millions de flocons si fragiles