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Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne
8, Promenée Venise Gosnat 94200 Ivry
tel : 01 4959 88 00 – courriel biennaledespoetes@biennaledespoetes.fr
Communiqué
XIVème Biennale des poètes en Val-de-Marne
Menace sur le service public de la poésie
Vendredi 17 novembre, la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne remplissait le théâtre Antoine Vitez d’Ivry. Un public attentif et intéressé est venu écouter les poètes brésiliens et colombiens invités par la Biennale et dix-huit jeunes poètes français, qui, à travers la diversité de leur voix, ont donné une idée des nouvelles tendances de la poésie française. Cette semaine a été marquée par d’autres événements auxquels ont aussi participé des poètes argentins.
A cette occasion, le poète Francis Combes, directeur de la Biennale, a déploré que cette manifestation fût probablement la dernière. La Biennale risque en effet de disparaître, faute de subventions, notamment départementales. Il a rappelé qu’elle avait été fondée, il y a vingt-six ans, à l’initiative du poète Henri Deluy et de Michel Germa, l’ancien ouvrier typographe qui était alors le président du Conseil général. « C’était une époque, a-t-il déclaré, où les élus communistes considéraient que la défense des intérêts populaires passait par l’action pour permettre l’accès de tous au meilleur de la culture, dans l’esprit de la formule d’Antoine Vitez : être élitiste pour tous… Ce qui est remis en cause aujourd’hui, avec la disparition de la Biennale, c’est l’existence d’un véritable service public de la poésie dans le Val-de-Marne. »
Nelly George-Picot, la secrétaire générale de l’association, rappelait qu’au cours de son existence la Biennale avait invité plus de 800 poètes du monde entier, donné à entendre les langues les plus diverses, du portugais ou du chinois jusqu’au nahuatl ou à l’inu, et que des milliers de jeunes, notamment collégiens, avaient participé à ses ateliers de poésie.
Au cours de la soirée, des messages de soutien de nombreux poètes et écrivains ont été lus, Parmi eux, le romancier Gérard Mordillat, le fondateur du Printemps des Poètes Jean-Pierre Siméon, les poètes Claude Ber, Abdellatif Laâbi ou encore Jacques Roubaud qui écrit : « Malheur aux langues qui oublient leur poésie ».
Du fait de ces menaces, la soirée avait été rebaptisée "Dernier métro pour la poésie" ; mais, comme cela a été rappelé, Le dernier métro de François Truffaut est un film consacré à la Résistance de l’amour et de l’art.
Dans un monde menacé par le cynisme économique, la barbarie et la brutalité dans les rapports humains, soulignait Francis Combes, le besoin de poésie est encore plus fort.